Sans-abris, covid-19 et hygiène à Montreuil

Emmaüs Alternatives a mis en place à Montreuil, depuis le 20 mars, un dispositif qui permet à des personnes sans abri, en squat ou en habitat de fortune, de venir prendre leur douche, accéder à des toilettes, rencontrer des travailleurs sociaux, échanger autour d’un café sur leur problématique, sur ce qui se passe. Ce dispositif est ouvert tous les jours du lundi au vendredi, le matin et l’après-midi. Marie-Hélène Le Nédic, directrice adjointe chargée des actions sociales témoigne.

Comment vous assurez-vous que les mesures barrières soient respectées ?

M-L L.N : On a pris un système qui permet de respecter les mesures barrières, qui est déjà de prendre des rendez-vous pour la douche. C’est-à-dire que les gens ne se présentent pas de manière spontanée, ils prennent un rendez-vous à une heure précise et on décale de quelques minutes pour que les personnes ne se rencontrent pas. Quand ils arrivent, on a mis un scotch au sol qui permet d’avoir la bonne distance par rapport aux collègues travailleurs sociaux qui sont présents et on leur remet une paire de gants. Ils peuvent déjà se laver les mains en arrivant, avec du gel. On leur remet aussi une paire de gants pour tout ce qui est manipulation au niveau de la douche et ils vont un par un dans des douches collectives pour ne pas rencontrer les autres usagers.

Avez-vous eu des cas de Covid-19 ?

M-L L.N : Jusqu’à ce jour, on n’a pas eu de suspicions. Je pense que les personnes qui vivent à la rue, quand elles ne se sentent pas bien, de toute façon, ne se déplacent pas, puisqu’on a des gens qui ne viennent pas que de Montreuil, mais aussi du bois de Vincennes ou d’arrondissements parisiens ou de villes éloignées. Donc jusqu’à maintenant, on n’a pas eu de personnes qui se sont présentées pour lesquelles on a eu une suspicion. On a des masques à disposition si nécessaire.

Si c’est le cas, quel est le protocole instauré en cas de suspicions?

M-L L.N : C’est déjà que je sois informée, puisque je ne suis pas là en permanence et du coup, j’activerais les mesures mises en place par la DRIHL pour faire un signalement et que les personnes puissent être orientées vers les structures qui ont été mises en place spécifiquement pour les gens vivant à la rue et pour lesquels il y a suspicion ou confirmation d’infection.

par Ayoub Benkarroum