M-Soigner

Le site www.medoucine.com a pour vocation d’aider les patients désireux de recourir à des médecines complémentaires de trouver des professionnels sérieux. Gratuit, le site permet également de prendre directement RDV en ligne.

Entretien avec sa fondatrice Solange Arnaud, ingénieure de formation qui a travaillé dans l’industrie pharmaceutique.

Quel a été votre parcours professionnel ?

Je suis ingénieure. J’ai fait l’école Polytechnique puis agro en école d’application. Ensuite j’ai travaillé dans une société de biotechnologie puis dans un laboratoire pharmaceutique où j’ai découvert le monde des médecins et de l’hôpital. J’ai eu envie de créer ma propre entreprise, j’ai donc fondé une société d’instruments de recherche en biologie et également depuis 18 mois le site www.medoucine.com. Ce site est issu des différents besoins que j’avais identifiés autour de l’orientation des personnes intéressées par la médecine douce. Pour ma part, j’avais découvert les médecines alternatives à l’occasion de mes grossesses et je pratique le yoga, la méditation et la sophrologie. Quand je travaillais pour l’industrie pharmaceutique, j’avais aussi pu mesurer l’intérêt des ces approches complémentaires en particulier pour les malades chroniques et la prévention.

Quel est l’esprit de Medoucine ?

Ces thérapies ne sont envisagées que de manière complémentaire et ne sont pas là pour remplacer la médecine classique. Mais sur les problématiques du quotidien, comme le stress, le sommeil, la douleur je crois qu’elles peuvent avoir une place et un certain d’entre elles ont fait leur preuve.

Quels types de professionnels sont recensés sur le site ?

Pour l’instant, ce sont des praticiens qui exercent à Paris et en région parisienne mais nous avons vocation à nous étendre aux grandes villes de province à partir de l’année prochaine. Nous avons recensé pour l’instant une centaine de praticiens qui ne sont pas des professionnels de santé et dont les actes ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie. Parmi les disciplines qui nous intéressent, il y a l’ostéopathie, la chiropraxie, l’hypnose, la naturopathie, la médecine traditionnelle chinoise, la réflexologie, le yoga, la méditation, l’art-thérapie ou le coaching. Certaines d’entre elles ont fait l’objet d’évaluation scientifique voire d’études cliniques.

Comment les avez-vous sélectionnés ?

Nous nous sommes rendus compte que les médecins qui souhaitent orienter leurs patients vers ce type de pratique ne savent pas toujours vers qui se tourner. Pour sélectionner des praticiens, nous vérifions leur formation et s’ils répondent aux standards de leurs professions quand elles sont organisées par des organismes ou des syndicats. Nous leur demandons aussi des références professionnelles et nous nous entretenons avec eux. Ce qui nous intéresse est d’avoir des praticiens qui sont eux-mêmes déjà connectés avec des professionnels de santé et travaillent en collaboration avec eux. C’est un gage de référence en soi. En outre, nous avons également établi avec des professionnels des disciplines concernées et des médecins une grille d’évaluation des bonnes pratiques ainsi qu’une charte de déontologie. Enfin, quand on envoie des patients chez ces praticiens, on leur demande ensuite comment cela s’est passé pour pouvoir faire une évaluation continue. C’est d’autant plus important dans ces disciplines où l’alliance thérapeutique entre le soignant et le soigné est essentielle.

Quelles sont les autres informations qui figurent sur le site ?

Nous donnons les coordonnées des praticiens ainsi que leur tarifs. L’esprit est celui de la transparence : nous donnons autant d’informations sur le praticien que possibles pour que les patients puissent choisir les praticiens en bonne connaissance de cause.

Est-il possible de prendre RDV à travers le site ?

Oui tout à fait. C’est d’ailleurs une des raisons qui fait que les praticiens s’abonnent à notre site. Nous leur proposons aussi de se rencontrer entre eux pour échanger sur leurs pratiques.

Selon vous comment les médecins jugent aujourd’hui ces médecines complémentaires ?

Pour autant que je puisse le constater, c’est extrêmement variable d’un médecin à l’autre. Autant les institutions peuvent sembler assez fermées, autant un certain nombre de médecins n’hésitent pas à adresser leur patients à condition de pouvoir faire confiance aux praticiens de médecine douce. C’est aussi dépendant des disciplines concernées. On voit que l’hypnose est de plus en plus utilisée pour lutter contre la douleur, y compris dans les hôpitaux. De même l’acupuncture a une place depuis longtemps dans certains services hospitaliers.

Est-ce que les assurances complémentaires sont intéressées par votre démarche ?

Oui car il y a de plus en plus de mutuelles qui remboursent certains soins comme l’ostéopathie. Certaines complémentaires se positionnent sur le créneau des médecines douces car c’est une demande de leurs clients mais aussi parce qu’elles y voient un intérêt en terme de prévention. Je suis convaincue que le recours aux médecines complémentaires peut aussi générer des économies même si on ne sait pas encore bien comment le mesurer aujourd’hui.