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L’Inserm lance un appel aux femmes atteintes d’endométriose

Les causes de l'endométrioses sont incertaines et multifactorielles. Un dépistage à des stades précoces et en l’absence de symptômes – l’errance diagnostique est en moyenne de 7 ans – permettrait une meilleure prise en charge des patientes. La ministre de la Santé a d’ailleurs récemment annoncé un plan d’action pour renforcer cette prise en charge.

Selon la Haute autorité de santé (1), « la définition de l’endométriose est histologique : présence de glandes ou de stroma endométrial en dehors de l’utérus ». Cet « utérus ectopique » engendre un processus inflammatoire chronique qui pourrait être lié à un mauvais fonctionnement du système immunitaire. Il continue à fonctionner sous l’influence des hormones ovariennes provoquant chez certaines femmes de fortes douleurs et parfois une infertilité. Avec les anomalies d’ovulation, l’endométriose est l’une des causes les plus fréquentes d’infertilité (2).

On distingue 3 formes d’endométriose :

- l’endométriose superficielle ou péritonéale,
- l’endométriose ovarienne (ou kyste endométriosique, ou endométriome)
- l’endométriose profonde.

La recherche sur l’endométriose à l’interface de la biologie et de la clinique

« Ce sujet est l’un des enjeux de la recherche en particulier à l’Inserm et en biologie en général d’ici les 10-15 ans à venir », rappelait Christian Boitard (3). Le nombre d’articles publiés chaque année sur cette pathologie dans le monde est passé de 200 en 1984 à plus de 1400 en 2017. Le Centre de l’endométriose de l’hôpital Cochin (Paris) regroupant chercheurs fondamentaux et cliniciens travaille notamment sur les problèmes de diagnostic et les marqueurs potentiels de la maladie. Outre la piste des variations épigénétiques spécifiques, la clé résiderait dans la variabilité des microARN pour pronostiquer les différents types d’endométriose. Ce changement de modalité de diagnostic limiterait le recours systématique à une intervention chirurgicale et permettrait aux femmes de satisfaire leur désir de grossesse grâce à l’Aide Médicale à la Procréation (AMP).

L’Inserm lance un appel aux femmes atteintes d’endométriose

20181028 ComPaRe Endometriose lancement

Pour faire progresser la connaissance sur la maladie, une grande étude épidémiologique a récemment été mise en place : la cohorte ComPaRe-Endométriose, comptant déjà à ce jour 8 000 patientes. Il suffit pour les femmes atteintes d’endométriose de répondre simplement à des questionnaires en ligne sur leur vécu de la maladie, en se connectant à https://compare.aphp.fr/. L’étude permettra de décrire les circonstances du diagnostic et les parcours de soin des patientes, et d’examiner l’impact de la maladie sur leur quotidien. Un autre projet de recherche épidémiologique est développé, toujours sous l’impulsion de la chercheuse Marina Kvaskoff, dans le cadre de la cohorte CONSTANCES. Il permettra de déterminer la prévalence et l’incidence de la maladie en France ainsi que d’explorer ses facteurs de risque.

 En lecture complémentaire : Le mouvement vu par les patients souffrant de douleur chronique


Source : Conférence "Fertilité, endométriose, santé des femmes :  l’Inserm fait le point sur les recherches" - 30 avril 2019

Notes

(1) Prise en charge de l’endométriose. Démarche diagnostique et traitement médical - Décembre 2017

(2) Incapacité à concevoir après 12 mois de rapport non protégés (OMS)

(3) directeur de l’Institut thématique Inserm «Physiopathologie, métabolisme, nutrition »

 

par Cécile Menu