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INTERVIEW

Diminuer la surcharge cognitive au travail

Photo Jean Christophe BEAU NB« Mieux utiliser son cerveau au travail pour éviter la surchauffe mentale et le stress », « gagner en bien-être et en efficacité », tels sont les objectifs affichés par les fondateurs de My mental training pro, une solution pour les entreprises comme pour les particuliers visant à « optimiser la performance cognitive et le bien-être ». Le projet est sélectionné et soutenu par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) et également membre de l’accélérateur de start up Immowell lab.

Le point avec Jean-Christophe Beau, le fondateur.

Comment est né My mental training pro ?

Notre start up, qui a un peu plus d’un an d’existence, est née de ma rencontre avec Gaël Allain, un docteur en psychologie cognitive, spécialiste du cerveau au travail. À ce moment-là, j’intervenais déjà dans le cadre de formations sur la gestion du stress, sur la façon de faire face à des situations difficiles au travail, liées notamment au fait que les salariés sont aujourd’hui sursollicités. Notre objectif a donc été de trouver des solutions à cette réalité.

Quelles sont-elles ?

Selon Gaël Allain, si l’on veut améliorer le cerveau des salariés au travail, les dirigeants doivent agir sur trois domaines. Il faut tout d’abord optimiser l’environnement de travail en évitant les interférences très fréquentes dans les open spaces ou liées à l’utilisation des téléphones portables et des SMS car cela conduit au fameux « j’en étais où déjà ? » lorsqu’on reprend notre travail. Lorsque les open spaces se sont développés, l’objectif était de casser les barrières hiérarchiques et ainsi faire en sorte que le groupe se retrouve. Mais à l’époque, il n’y avait pas cette pénétration du digital dans la sphère du travail. Aujourd’hui, il faut en tenir compte afin d’éviter que les salariés soient constamment interrompus dans leurs tâches. Car à chaque fois que notre cerveau est déconnecté, il prend du temps à se reconnecter, ce qui peut être source d’épuisement. Il faut donc appliquer certaines règles et apprendre à se concentrer afin de ne plus être épuisé. Des moments de silence, toutes les heures, pendant deux à trois minutes, permettent de lutter contre le stress digital.

« II faut arrêter avec cette pensée selon laquelle une personne qui fait une pause est feignante. »

Le deuxième élément important est l’optimisation de la culture de travail : il faut arrêter avec cette pensée selon laquelle une personne qui fait une pause est feignante. Non ! On a besoin de faire des pauses, d’autant plus que c’est dans les moments de rêverie que notre cerveau agit sur la résolution de problèmes complexes. La culture managériale doit y être favorable et encourager les comportements individuels dans ce sens.

Quel est le lien avec My mentral training pro ?

C’est justement là le troisième point. Les chefs d’entreprises doivent s’interroger sur les ressources digitales ou les outils audio à disposition de leurs salariés permettant de faire des pauses régénérantes. Car pour certains salariés, il est difficile de savoir faire de bonnes pauses. Or avec des audios, par exemple de sophrologie ou de concentration, cela devient efficace. C’est ce que nous offrons.

De quoi se compose votre solution ?

Nous proposons tout d’abord une évaluation, au sein des entreprises, de l’environnement de travail en termes d’organisation, d’agencement, de possibilité de postures assises ou debout. Nous analysons également la culture des dirigeants et des collaborateurs, afin de voir s’ils sont favorables aux pauses. Ensuite, nous dispensons des formations pour apprendre aux salariés à « utiliser » leur cerveau car même lorsque l’environnement de travail est favorable, il faut savoir l’utiliser via différents canaux. Cela nous prend environ un mois à mettre en place. Enfin, nous proposons une bibliothèque de ressources digitales avec par exemple des musiques de concentrations, des exercices audio adaptés aux situations de travail. Ce sont des guides, des exercices de visualisation, etc. L’entreprise peut l’acheter pour l’ensemble de ses salariés, mais c’est aussi accessible individuellement. Une quinzaine d’experts (sophrologue, coach, docteur en psychologie cognitive, ou encore formateur en performance relationnelle) travaillent sur cette solution, conçoivent les exercices et se déplacent en entreprise. Ils ont une connaissance approfondie de l’ensemble des fonctions, et de leurs contraintes. Un réseau de coachs et partenaires expérimentés contribue aussi à enrichir la base en soumettant à la cellule d’experts leurs audios training spécialisés.

par Laure Martin