(c) Shutterstock

Téléconsultation ou l’importance de choisir le bon outil pour sa pratique

La crise sanitaire a pour conséquence une multiplication massive du nombre d’actes de téléconsultation ainsi qu’un déploiement du nombre d’outils. Difficile de s’y retrouver. La Société française de santé digitale (SFSD) a bien compris le désarroi des professionnels de santé et leur vient en aide pour trouver la solution optimale à leur pratique.

Propos recueillis par Laure Martin.

LaureMartin

Dans l’univers du digital en général, et de la téléconsultation en particulier, le nombre d’offres proposées aux professionnels de santé sont nombreuses. Face à ce marché, les professionnels de santé ne sont pas toujours en mesure de choisir la solution la plus adaptée à leur pratique et à leurs objectifs.

Redéfinir la téléconsultation

« Les professionnels de santé sont très souvent démarchés par les commerciaux, à l’image des visiteurs médicaux d’autrefois, souligne Lydie Canipel, présidente de FormaticSanté et secrétaire générale de ​​​SFTéléméd. Ils jouent avec les mots en expliquant que leurs outils sont adaptés aux usages mais finalement, leurs solutions se limitent à l’usage de leur outil. »

En tant que société savante, la Société française de santé digitale accompagne les professionnels de santé à avoir la bonne réflexion dans le choix de leur outil, ce qui implique, dans un premier temps, de s’interroger sur la téléconsultation en tant que telle. « La téléconsultation consiste, pour un médecin traitant, à offrir la possibilité à son patient d’être suivi dans un parcours alterné et coordonné, rappelle Lydie Canipel. C’est à lui d’organiser ce parcours avec son patient. La téléconsultation n’est pas un exercice dégradé de la consultation présentielle, mais doit pouvoir s’organiser pour reproduire à distance la même offre de soin que la consultation présentielle en toute sécurité pour le patient et ses soignants. » Le médecin et le patient doivent, ensemble, être dans une décision partagée que chacun est en droit de refuser. « Pendant la crise sanitaire, les médecins ont été nombreux à avoir recours à la téléconsultation, constate Lydie Canipel. Ils ont répondu à l’urgence, mais ils n’ont pas forcément eu le recul nécessaire pour trouver l’outil qui réponde à leur pratique. Ils ne doivent pas rester sur ce mode d’exercice de la téléconsultation. »

Réfléchir à sa pratique

Pour trouver le bon outil, les médecins doivent d’abord s’interroger sur ce qu’ils souhaitent soigner à distance et/ou en présentiel chez un patient, car de ce choix va dépendre les fonctionnalités de l’outil qu’ils vont utiliser. Par exemple, dans le cadre d’une connexion en visioconférence pour un conseil médical, le logiciel doit garantir la protection des données, et il faut prévoir une messagerie sécurisée pour l’envoi de l’ordonnance. « Nous nous sommes rendus compte que les soignants ne connaissent pas ces fonctionnalités et ne disposent pas de la culture nécessaire par rapport à leurs objectifs de soins, pour préciser ce qu’ils souhaitent », soutient Lydie Canipel.

Pour trouver le bon outil, les médecins doivent d’abord s’interroger sur ce qu’ils souhaitent soigner à distance et/ou en présentiel chez un patient, car de ce choix va dépendre les fonctionnalités de l’outil qu’ils vont utiliser. [...] La téléconsultation ne doit pas être un exercice isolé. Il faut encourager les professionnels de santé à l’exercer ensemble, et à trouver des outils interopérables entre eux.


En ville, ils doivent également envisager la téléconsultation comme une pratique coordonnée avec d’autres professionnels de santé, notamment les infirmiers libéraux et les pharmaciens d’officine, afin de déployer la prise en charge et le suivi à distance. Cette pratique va pouvoir se développer pour de nombreuses prises en charge notamment tout ce qui concerne la tension artérielle, le diabète, les pathologies chroniques, la dermatologie. « La téléconsultation ne doit pas être un exercice isolé, soutient Lydie Canipel. Il faut encourager les professionnels de santé à l’exercer ensemble, et à trouver des outils interopérables entre eux. Ils doivent se réapproprier le choix de l’outil en fonction de leurs besoins. » Les Communautés professionnelles territoriales de santé ont d’ailleurs cet objectif en termes de parcours de santé.

Formation à disposition

La Société française de santé digitale, à travers son Université de santé digitale et avec le soutien de IMT Mines Alès met à disposition un outil gratuit d'aide à la décision sur son site de formation pour les professionnels de santé afin de les aider à choisir l'outil de téléconsultation le plus adapté à leurs besoins, pratiques et usages.

Il répond :

- à l'objectif de soin de chaque professionnel de santé et /ou auxiliaire médicaux lorsqu’il exerce ou accompagne la téléconsultation,

- aux différents métiers et spécialités médicales qui sont en droit d'exercer la téléconsultation,

- à la bonne prise en charge des pathologies soignées,

- à la considération du lieu et aux manières d'exercer la téléconsultation (poste fixe, nomade),

- à la mise en sécurité du patient et des professionnels dans le cadre du respect des bonnes pratiques cliniques,

- à toutes les recommandations réglementaires en vigueur pour exercer en toute sécurité la téléconsultation,

- à l'interopérabilité avec le logiciel métier médecin et le logiciel des assistants à la téléconsultation (infirmier, pharmacien).

Lien vers l’outil d’aide à la décision : http://sfsdumdovq.cluster029.hosting.ovh.net/
par Laure Martin