L’assistant de régulation médicale : une formation désormais obligatoire

Pendant longtemps, les Assistants de régulation médicale (ARM) – qui assurent la réception et le tris des appels entrants aux services de secours (Samu, 115-116...) – ont été formés sur le tas. Mais, depuis 2019, le ministère de la Santé a rendu la formation obligatoire pour ce métier de la fonction publique hospitalière.

par Laure Martin.

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 Des ARM du centre d'appels du Samu 44 racontent leur métier : visionner la vidéo


« Le premier filtre de l’appel des patients au centre 15 est assuré par un permanencier, l’ARM,
explique le Dr Pierre Rostini, responsable médical du centre de formation ARM (CFARM) de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille. Son rôle est majeur car il traduit la demande de l’appelant, l’accompagne, l’écoute pour l’orienter vers la prise en charge la plus adaptée. » Si jusqu’à présent le permanencier n’a pas disposé de formation, c’est parce que son métier a évolué en même temps que la construction de la médecine d’urgence.

Aujourd’hui, afin de renforcer la qualité de la régulation médicale au sein des SAMU-Centres 15, le ministère de la Santé a acté la création d’une formation diplômante obligatoire pour exercer la profession d’ARM. Cette décision fait suite également au décès de Naomi Musenga à Strasbourg en décembre 2017, qui avait conduit à la mise en place d’un groupe de travail sur la formation des ARM.

Une formation opérationnelle

Désormais, le métier est certifié et les nouveaux venus doivent se former au sein de l’un des dix CFARM qui proposent 400 places disponibles par an. La formation est accessible à des candidats âgés de 18 ans l’année d’entrée dans la formation, soit titulaires d’un bac ou d’un diplôme de niveau 4, soit ayant eu une expérience professionnelle de trois ans en continu.

Chaque formation dure dix mois et repose sur le même modèle : 750 heures de théorie  pour développer le sens du raisonnement clinique, apprendre à gérer son stress, comprendre l’anglais et former aux situations sanitaires exceptionnelles. Puis 750 heures de pratique avec cinq stages d’une semaine de découverte puis quatre stages métier de quatre semaines. Les stages peuvent se dérouler dans les établissements de santé, au SMUR, ou dans les centres d’appels des pompiers ou des forces de l’ordre.

L’objectif au travers de cette formation est de rendre les ARM opérationnels donc rapides, efficaces et capables de mettre en œuvre la bonne réponse en gardant leur sang-froid, leur qualité d’écoute et leur qualité relationnelle. « Il a tout un pan de la formation dédié à la pédagogie de la communication, rapporte le Dr Rostini. En appel d’urgence, le patient a une exigence. Il faut donc être formé à ce type d’appel et savoir analyser la demande du patient de la manière la plus cohérente possible. » Cette formation est d’autant plus pertinente que le permanencier gère aussi les moyens opérationnels envoyés sur place et leur suivi.

« Il y a tout un pan de la formation dédié à la pédagogie de la communication. En appel d’urgence, le patient a une exigence. Il faut donc être formé à ce type d’appel et savoir analyser la demande du patient de la manière la plus cohérente possible. »

Une motivation à prouver

L’accès à la formation se fait après une épreuve de sélection : d’abord, une épreuve d’admissibilité qui permet l’analyse, par les membres du jury, du dossier composé d’une lettre de motivation, d’un curriculum vitae, des pièces justifiant des conditions d’inscription du candidat. Ensuite, une épreuve d’admission sous forme d’un entretien révèle l’aptitude et les motivations du candidat à suivre la formation et à devenir ARS. « Les candidats doivent être motivés et ouverts aux autres, rapporte le Dr Rostini. Ils doivent être conscients de leurs futures responsabilités. »

Les ARM actuellement en poste doivent être certifiés dans les cinq ans par les mêmes organismes de formation. Il leur est donc conseillé, ainsi que pour les agents de la fonction publique hospitalière intéressés par cette formation et qui remplissent les conditions d’inscription, de se rapprocher de leur service de formation. Cette année, les inscriptions se feront uniquement sur dossier en raison de la crise sanitaire. « Pour le moment, nous avons peu de candidat, reconnaît le Dr Rostini. Peut être parce que le métier est contraignant et exigeant. »

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