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Agir contre les violences sexuelles

La Fédération française des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (FFCRIAVS) (1) a présenté un rapport, « Agir à la source des violences sexuelles : trente cinq propositions concrètes pour renforcer efficacement la lutte contre les violences sexuelles ».

Par Laure Martin

LaureMartin

Vingt ans après la loi du 17 juin 1998, ayant instauré en France l’injonction de soins comme modalité centrale de l’exécution de la peine pour les auteurs d’infraction à caractère sexuel, et impliquant ainsi le soignant dans une prise en charge articulée avec la Justice, de nouvelles problématiques ont émergé. Comme le souligne la FFCRIAVS, les évolutions sociétales et technologiques ont redéfini certains contours de la délinquance et de la pathologie, les scientifiques ont mis en évidence et investi de nouveaux champs d’études, et de nouvelles approches se sont développées dans les politiques de santé et de sécurité publiques. Cela implique de mettre à jour les recommandations de bonnes pratiques qui datent de 2009. Pour les vingt ans de la loi du 17 juin 1998, la FFCRIAVS a proposé de réunir les principales structures concernées par la problématique des violences sexuelles au cours d'une audition publique sous le haut patronage d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, afin de mener une réflexion sur le sujet.

Les violences sexuelles représentent environ 12 000 condamnations chaque année, un chiffre en constante augmentation, mais encore éloigné du nombre de victimes estimé à 777 000 (2). Néanmoins, grâce aux mouvements sociaux, les victimes osent de plus en plus parler et déposer plainte. Si agir auprès des victimes est essentiel, prendre en charge les auteurs c’est agir à la source. D’ailleurs, d’après la FFCRIAVS, les soins, obligatoires pour ce type d’infractions, contribuent à diminuer le risque de récidive, contenu aujourd’hui à 5 %, toutes violences sexuelles confondues. Ces soins permettent d’accompagner le réinvestissement d’une sexualité adaptée, de traiter les éventuelles pathologies, et de soutenir la construction d’une nouvelle façon d’interagir, sans parler de l’investissement des soignants dans la prévention.

Les violences sexuelles représentent environ 12 000 condamnations chaque année, un chiffre en constante augmentation, mais encore éloigné du nombre de victimes estimé à 777 000

Des mesures pour les soignants

Le rapport de synthèse de l’audition publique rédigé sous l’égide de Jean-Marie Delarue, ancien contrôleur des lieux de privation de liberté, présente les 35 propositions pour guider et soutenir l’exercice des professionnels et futurs professionnels de terrain, ainsi que les réflexions et décisions en matière de sécurité et santé publiques sur ce sujet.

Parmi ces 35 propositions :


Notes

(1) Les CRIAVS sont des structures de service public créées à partir de 2006 afin d’améliorer la prévention, la compréhension, et la prise en charge des violences sexuelles sur les bases d’une réflexion éthique et pratique.
(2) Etude Virage INED, 2017

Pour lire l’intégralité du rapport : http://www.ffcriavs.org/media/filer_public/01/2d/012d3270-9129-4689-8e79-ed456fd28ecf/rapport_du_17_juin_2018.pdf

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par Laure Martin