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Des mousses pour surveiller les polluants atmosphériques

La pollution de l’air extérieur a été reconnue responsable de 4,2 millions de morts prématurées en 2016 et les preuves scientifiques concernant l’implication des particules fines sont de plus en plus nombreuses.

Produites par les activités humaines mais également par des sources naturelles, les particules fines contiennent divers métaux. La biosurveillance des concentrations en métaux dans les mousses végétales est une approche qui permet d’évaluer à travers le temps le niveau et les variations des concentrations atmosphériques des métaux lourds s’y déposant.

Une équipe de recherche associant l’Inserm et l’université Versailles St-Quentin-en Yvelines a comparé les données de biosurveillance des mousses en France avec les données épidémiologiques de la cohorte Gazel, afin de mieux comprendre les effets sur la mortalité d’une exposition à long terme aux métaux atmosphériques dans les zones peu exposées aux émissions humaines. Les chercheurs ont réalisé une cartographie sur 15 ans (de 1996 à 2011) des concentrations des mousses en 13 métaux atmosphériques (aluminium, arsenic, cadmium, calcium, chrome, cuivre, fer, mercure, nickel,  plomb, sodium, vanadium et zinc) via les relevés du programme BRAMM de biosurveillance des mousses du Muséum national d’Histoire naturelle. Les données de santé de plus de 11 000 participants de la cohorte Gazel habitant dans des zones rurales et péri-urbaines ont été comparées à cette cartographie. Ces résultats parus dans Environment International (1) suggèrent une association entre exposition sur le long terme aux métaux atmosphériques et surmortalité, même dans les zones éloignées des sources d’émission majeures. Ils confirment l’utilité de la biosurveillance des mousses comme outil d’évaluation des effets de l’exposition à la pollution de l’air.  

Références

(1) Jacquemin B. et al. Long-term exposure to atmospheric metals assessed by mosses and mortality in France.  Environment International. https://doi.org/10.1016/j.envint.2019.05.004

par Cécile Menu