Microbiote #3 : Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et microbiote

La Mutuelle du Médecin, en partenariat avec Groupe Pasteur Mutualité, a organisé la conférence "Microbiote : un partenaire-clé pour notre santé" à l'Institut Pasteur. Ici, le  Dr Nathalie Rohlion, chargée de recherche à l'INSERM dans l'équipe du Pr Harry Sokol à l'hôpital Saint Antoine étudie les impacts réciproques des maladies inflammatoires chroniques et du microbiote intestinal.

Propos recueillis par Laurent Joyeux.

Pouvez-vous vous présentez en quelques mots ?

Je suis Nathalie ROLHION, je suis chargée de recherche à l’Inserm. J’ai intégré l’équipe « Microbiote, Intestin & Inflammation », qui est dirigée par les professeurs Philippe SEKSIK et Harry SOKOL à l’Hôpital Saint-Antoine à Paris.

Quel sujet avez-vous présenté à la conférence "Microbiote : un partenaire clé pour notre santé" ?

Il s'agit du microbiote intestinal dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), donc en gastro-entérologie.

Quelles sont les avancées dans ce domaine ?

C'est un domaine en pleine expansion. Il est déjà connu, depuis une dizaine d’années, que le microbiote intestinal des patients atteints de MICI est modifié par rapport au microbiote de personnes saines. Et donc, au laboratoire, nous nous intéressons à essayer de comprendre à quoi sont dues ces modifications et ce que font ces modifications sur l’hôte. Donc on est vraiment dans l’interaction entre le microbiote et l’hôte.

Le microbiote bactérien est modifié chez les patients atteints de maladie de Crohn ; le microbiote fongique (les champignons), sont aussi modifiés chez les patients atteints de MICI et  les micro-organismes (champignons et bactéries) au sein de notre intestin interagissent entre eux.

Quels sont les points essentiels à retenir ?

Il faut retenir que le microbiote bactérien est modifié chez les patients atteints de maladie de Crohn, que le microbiote fongique, les champignons, sont aussi modifiés chez les patients atteints de MICI, que les micro-organismes qui sont au sein de notre intestin interagissent entre eux. Les bactéries et les champignons interagissent entre eux. Il faut aussi retenir que les maladies chroniques de l’intestin sont des maladies  multifactorielles où la génétique entre en jeu et les modifications génétiques qui sont observées chez les patients atteints de maladies chroniques de l’intestin ont également un impact sur la composition du microbiote.

Qu'apportent des conférences comme celle d'aujourd'hui ?

Une conférence comme "Microbiote : un partenaire clé pour notre santé" est un très bon moyen de communiquer au grand public sur ce que font les chercheurs en laboratoire, ou comme aujourd’hui, un public de professionnel médecins, pour qu’on puisse passer  à l'pplication. C’est un peu fort, mais les interventions d’aujourd’hui ont bien montré qu’il y avait des aspects de développement thérapeutique, et donc il y a des possibilités de traitement, pas pour demain, mais à plus long terme, qui pourront être mis en place. Donc c’est important pour les chercheurs de communiquer avec le monde médical.