[WEB-SÉRIE #2] SAMU 44 - Urgences, pour gagner du temps : le POP
Comment les équipes du SAMU s'organisent-elles pour ne pas perdre de temps, si précieux lors d'appels d'urgences ? Découvrez le poste "POP" véritable clé de voûte du processus de prise en charge de patients.
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"Aujourd’hui, un peu comme dans certaines pratiques de type industriel, type aéronautique, on a identifié la régulation médicale comme une activité finalement à haut risque, parce qu’il y a un enjeu sanitaire derrière qui est la bonne prise en charge des patients. Et donc, on met en place des mesures d’organisation qui se veulent de plus en plus sécuritaires. Et les périodes, par exemple, de transition d’équipe, de relève, sont source de perte d’information et finalement, sont un risque de mauvaise décision ou de retard de prise de décision. Donc, lors de ces périodes-là, on est très vigilant à ce que les transmissions se fassent bien et on fait la photo, entre guillemets, des moyens opérationnels : où ils sont ? Sur quels dossiers ils sont ? Et aussi, qu’est-ce qui nous reste comme moyens, quels sont les dossiers sensibles, si vous voulez, pour pouvoir avoir en permanence le même niveau de régulation, le même niveau d’analyse sur des périodes qui sont identifiées comme des périodes à risque.
Là, on a le poste POP, qu’on appelle « opérationnel » et on va gérer tous les SMUR, les héli- SMUR. Donc dès qu’on envoie un hélico, on s’occupe du posé de l’hélico, de l’équipe, et on va gérer aussi tous les bilans pompiers et ambulances privées. Parce que dès qu’on envoie un VSAV, une ambulance pompiers ou une ambulance privée, on va réceptionner un bilan, et à partir de ce bilan, on va choisir où va être redirigé le patient. Est-ce qu’on l’envoie chez le médecin traitant ? Dans une structure d’urgence ? Directement dans un service de soins, en pneumologie, en cardiologie ou en neurologie ? Par exemple, pour les AVC, on utilise beaucoup cette filière : on appelle le neurologue, il va directement au scanner. Donc, c’est vraiment important ces bilans, c’est ce qui nous permet de déterminer où va aller le patient. Voilà, c’est ça en gros notre rôle ici au POP.
Pour partir et gagner du temps, pour finalement arriver rapidement sur l’intervention, on ne gagne pas ou peu de temps sur le trajet parce qu’on ne se met pas en danger et on ne met pas la population en danger. Tout le temps, c’est le temps gagné en anticipation. Donc, il existe dans notre service ce qu’on appelle « la recherche d’adresse ». Alors, ça correspond à quoi ? Dès lors que l’assistant de régulation médicale identifie une situation qui possiblement, sur son expérience, sur son analyse, pourra répondre à une situation d’engagement du SMUR après régulation médicale, il va gagner du temps et demander aux ambulanciers de repérer l’adresse. Et donc, tout ce temps de repérage, finalement, nous fait gagner du temps pour ne pas être en train de chercher une fois qu’on est sur la route."
- par Carole Ivaldi & Guillaume Exer