[WEB-SÉRIE #10] SAMU 44 - Transport : agir vite ! 

Quels sont les moyens à disposition du SAMU pour transporter les patients "graves" ? Quels véhicules utiliser en fonction des situations ? Explications par le Dr Joël Jenvrin.

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« Depuis quelques années maintenant, le choix que nous avons fait est d’acquérir les ambulances poids-lourd. Donc ça, c’est une ambulance poids-lourd avec un poids total autorisé en charge de plus de 4 t parce qu’aujourd’hui, on a des patients qui sont de plus en plus corpulents. Une fois qu’on a mis le matériel de réanimation dans le véhicule, l’équipe médicale avec l’infirmier, l’ambulancier, le médecin, le stagiaire, le patient surtout si c’est un patient obèse, on atteint ou on dépasse le poids autorisé roulant de 3,5 t. De surcroît, le CHU de Nantes est le centre spécialisé de l’obésité, donc ça nous a permis aussi d’avoir une ambulance polyvalente pour prendre en charge dans le cadre du transport bariatrique. Donc là, on a un dispositif ergonomique motorisé, mais on a également des dispositifs qui permettent de transporter des patients avec des brancards bariatriques avec une couche élargie.

Comme moyens de transport, on a les ambulances de réanimation, les véhicules médicalisés légers, et bien sûr l’hélicoptère, qu’on appelle héli-SMUR qui est en train de décoller d’ailleurs. Pour l’héli-SMUR, on n’a pas de conducteur ambulancier parce qu’il faut un pilote. Donc, il y a un pilote qui pilote l’hélicoptère aidé d’un assistant de vol. Depuis le 1er janvier 2016, c’est une obligation européenne réglementaire. Et la présence de l’hélicoptère est assurée par un prestataire dans le cadre d’un marché public, c’est la société Babcock Hélicoptère qui assure cette prestation et qui fournit la machine et les membres de l’équipe aéronautique.

L’hélicoptère est surtout employé pour les patients les plus graves dans l’intervention. On appelle ça les interventions primaires, c’est-à-dire lorsqu’on va au chevet des patients à domicile ou sur la voie publique. On envoie l’hélicoptère quand la situation est grave, qu’on pense que le patient a besoin de revenir rapidement à l’hôpital. On envoie l’hélicoptère quand c’est loin ou quand les délais de transport sont longs. Ça peut ne pas être loin, mais par exemple, si on a des difficultés d’accessibilité en raison des heures de pointe de bureau, d’un encombrement de  la route ; on peut utiliser l’hélicoptère, même si c’est pour faire 5 ou 10 minutes de vol.

Donc, l’hélicoptère sert dans les interventions primaires pour, justement, les patients les plus graves ou les plus éloignés, et puis pour les transferts inter établissements de soins, pour aller d’un hôpital A à un hôpital B: cela permet de gagner du temps médical. On va faire un transfert, pas forcément parce que le patient est grave, il peut être grave, mais c’est aussi parce que plutôt que de passer deux heures sur la route, où on va chercher le patient, on met une heure, on prend en charge le patient, on revient, on en a pour 2 h-2 h 30 de trajet, avec l’hélicoptère, on gagne du temps. Et pendant qu’on fait un transfert par la route, on peut en faire deux, voire trois en fonction de la distance, par hélicoptère. C'est un gain de temps pour les organisations, les structures, et les patients.»

Propos  du Dr Jenvrin recueillis par Carole Ivaldi

par Carole Ivaldi & Guillaume Exer