#04 Les mentors

#04 Les mentors

Toute ma scolarité, j’ai été en quête d’un grand-père spirituel. De quelqu’un qui m’ouvrirait les portes de la connaissance et de la sagesse. C’était chose connue de mes amis et admis par eux, depuis toujours.

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Le premier sage, rencontré à l’école primaire, prit les atours de mon instituteur. Il avait 40 ans, ce qui d’après mes calculs, faisait environ 32 ans de différence avec moi. Il était blond, grand, maigre et chaussait en tout et pour tout du 45, ce qui avait le don de m’impressionner. Un jour, il me déclara: « Tu sais Honorine, n’oublie jamais : si tu ne connais pas le sens d’un mot, ne le demande pas à quiconque et va plutôt le chercher directement à la source, dans le dictionnaire. C’est la meilleure façon d’apprendre ». Je conservais précieusement son conseil et l’appliquais régulièrement à la médecine.

 

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Le deuxième guide spirituel, rencontré au lycée, prit des contours féminins et s’incarna en prof de philo. Elle venait de Paris, avait une quarantaine d’années et était très élégante. J’aimais boire du jus d’orange frais chez elle et feuilletais en toute impunité les copies des autres lycéens. Elle avait renoncé à sa carrière à l’UNESCO pour privilégier sa vie de famille et assumait ses choix avec un sens de l’autodérision hors du commun : c’était une sage. Un jour, après m’avoir rédigé ma lettre de motivation pour Lettres Sup, ce fut l’injonction «  Faites médecine, Honorine, c’est fait pour vous ! Vous pourrez ensuite écrire, dessiner, vous accomplir entièrement dans tous les aspects de votre personnalité». Je lui obéis, reconnaissante du rôle déterminant qu’elle avait accepté de jouer dans ma vie.

 

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Le dernier maître à penser, je le rencontrai en première année de médecine sur les bancs de la fac. Il enseignait la biophysique. Son humanisme et son recul sur le monde me donnèrent envie de cheminer à ses côtés. «Si je n’ai qu’un conseil à vous donner, mademoiselle, c’est de faire ce que vous avez envie de faire», m'annonça-t-il un jour. Avant même de savoir si je réussirais le concours, je lui demandai de me prendre en stage dans son service, histoire d'estimer si la médecine était bien faite pour moi. Ainsi, il m’ouvrit les portes de la neurochirurgie et me fit découvrir des maladies bien étranges qui emprisonnaient les patients dans leur propre corps : la maladie de Parkinson, le syndrome de Gilles de la Tourette. J’étais fascinée. « - Si vous réussissez le concours, prévenez-moi. Vous avez un stage obligatoire à faire en deuxième année et étant donné que vous venez d’en faire un avec moi, je vous prendrai comme aide opératoire à mes côtés».

 

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Au lieu de quoi le chef de la pédagogie préféra m’envoyer dans un service surnommé le « mouroir de l’hôpital ». « - Pourquoi est-ce que je vous accorderais cette faveur? Vous irez en gériatrie en long séjour, Mademoiselle,  en commençant par mettre les mains dans la merde ».

  

Sommaire

Billet #00 – La genèse

Billet #01 - Les quatre naissances d’Honorine Cosa

Billet #02 - La 1ère année de médecine : l’anatomie

Billet #03 - La 1ère année de médecine : dans l’amphithéâtre

Billet #04 - Les mentors                    

Billet #05 - Mon premier patient

Billet #06 - La déformation professionnelle

Billet #07 - L’externat ou mon premier stage hospitalier

Billet #08 - Séjour prématuré en maison de retraite

Billet #09 - L’externat ou la vie nocturne

Billet #10 - La Suède ou une société idéale

Billet #11 - Convalescence sur les flots

Billet #12 - Prendre soin

Billet #13 - Étudier la médecine en Suède

Billet #14 - À la recherche du système d’enseignement idéal

Billet #15 - La pharmacienne et les mots magiques

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#06 La déformation professionnelle

#06 La déformation professionnelle

Quand on choisit une voie, on nous fournit en prime le mode de pensée qui s’y adapte : on nous conditionne. Et si on ne prend pas garde, on se transforme peu à peu, on se déforme à travers notre formation professionnelle.

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C’est comme ça qu’en 3e année de médecine, je décidai de rompre avec mon propre conditionnement en écrivant au directeur des Beaux-Arts de ma ville. Je m’étais dit qu’en mettant un pied là-bas, j’échapperai peut-être à la règle. Et puis il faut bien avouer que j’avais envie de me perdre dans la bibliothèque de l’école et ses ouvrages insolites, au milieu d’étudiants qui paraissaient être libres comme l’air.

Ep 06 01

A mon bureau, rédigeant maladroitement une lettre d’intention au directeur des Beaux-Arts :

Objet : inscription secrète à l’école des Beaux-Arts

Cher directeur,
N’appartenant pas à votre école, je me sens orpheline. Je pressens que certains de mes pairs habitent votre monde. Ils pourraient m’expliquer, si je les rencontrais, comment appréhender les choses par les sens, comment me libérer d’un temps chronométré.
J’ai choisi de faire médecine pour appréhender l’art librement. Depuis deux ans, j’assiste aux cours du soir d’histoire de l’art, d’aquarelle et de modèle vivant. J’organise régulièrement des sorties culturelles avec les étudiants de ma fac. Mais ça n’est pas suffisant ! Alors je vous propose le projet suivant à la prochaine rentrée scolaire.  
Une fois la lettre rédigée, je m’attelai à la rédaction d’un protocole pseudo-scientifique avec comme objectif :  étudier mon conditionnement aux études médicales.

« LE PROJET
L’idée maîtresse de ce projet serait de ne pas être là où je suis supposée être et de mener ainsi une double vie en échappant au déterminisme imposé par le choix de mes études. Plutôt que de subir passivement un conditionnement, l’étudier et le contrecarrer en l’objectivant sous forme de projet artistique.
Si vous m’acceptiez dans votre école, mon travail pourrait consister à :
1. Rédiger régulièrement des articles abordant des thèmes en lien avec ma déformation professionnelle comme :
- Mon rapport au temps par rapport à celui des étudiants aux Beaux-Arts ;

Ep 06 02
- La possibilité d’appartenance à deux milieux à la fois ou la bascule inéluctable vers l’un de ces univers ?

Ep 06 03
- La visibilité du conditionnement : est-il possible de passer inaperçu ou est-ce que les étudiants des Beaux-Arts s’apercevront que je viens d’ailleurs ?

Ep 06 04
2. Chercher les points d’intersection entre l’art et la médecine et établir des ponts.

Ep 06 05
En espérant avoir de vos nouvelles,
Cordialement,
Honorine Cosa. »


Candide, j’imprimai le tout, le glissai dans une enveloppe. Quelques jours après, j’étais emportée, moi et les feuilles volantes de mon projet, par un tourbillon spatio-temporel sans précédent. Les stages hospitaliers avaient eu raison de moi et répondaient violemment à mes questions : j’avais beau débattre, j’étais irrémédiablement, exclusivement et définitivement étudiante en médecine et je n’échapperai pas à mon conditionnement.

 

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Billet #00 – La genèse

Billet #01 - Les quatre naissances d’Honorine Cosa

Billet #02 - La 1ère année de médecine : l’anatomie

Billet #03 - La 1ère année de médecine : dans l’amphithéâtre

Billet #04 - Les mentors                    

Billet #05 - Mon premier patient

Billet #06 - La déformation professionnelle

Billet #07 - L’externat ou mon premier stage hospitalier

Billet #08 - Séjour prématuré en maison de retraite

Billet #09 - L’externat ou la vie nocturne

Billet #10 - La Suède ou une société idéale

Billet #11 - Convalescence sur les flots

Billet #12 - Prendre soin

Billet #13 - Étudier la médecine en Suède

Billet #14 - À la recherche du système d’enseignement idéal

Billet #15 - La pharmacienne et les mots magiques

Billet #16 - La peur et ses remèdes

Billet #17 - Vrai faux départ pour l’Argentine

Billet #18 - L’Argentine ou la rencontre entre l’art et la médecine

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#07 L’externat ou mon premier stage hospitalier

#07 L’externat ou mon premier stage hospitalier

Mon premier stage hospitalier, je l’effectuai en médecine interne-toxico. Tous les matins, j’étais à poste dans mon service d’affectation ; l’après-midi, sur les bancs de la fac ; les nuits, de garde aux urgences et les weekends, gardienne en maison de retraite. Vaste programme !

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Les lundis matin avait lieu la grande visite. Nous étions une demi-douzaine de blouses blanches, à déambuler dans les couloirs du service. On passait de chambre en chambre pour refaire un point sur les dossiers. À notre arrivée, le patient, intimidé, rétrécissait à vue d’œil. Quant à nous, les étudiants, nous tentions de nous cacher les uns derrière les autres pour éviter le regard du médecin chef.

Ep 07 01

− Monsieur Caloni vient pour une rectorragie de sang rouge depuis hier, si je comprends bien. Honorine, avez-vous déjà fait un toucher rectal ?
− Non monsieur, répondis-je en réapparaissant à contre-cœur de derrière mon collègue.
− Alors vous prendrez en charge ce patient !

Le reste du temps, j’allais récupérer les radiographies perdues dans les autres services, je collais les examens biologiques dans les dossiers de mes patients, je brancardais lorsque les brancardiers avaient fini leur journée et j’allais voir mes patients, histoire d’apprendre un peu mon métier :

− Bonjour mademoiselle, je suis Honorine Cosa, étudiante en 4e année de médecine. C’est moi qui vais prendre en charge votre dossier.
− Bonjour.
− je peux vous poser quelques questions ?
− Je n’ai pas vraiment le choix, allez-y !

Ep 07 02
− Heu… Je vois que vous avez pris beaucoup de médicaments, c’est la première fois ?
− Ça fait 4 ans que je viens régulièrement ici.
− Ah ? S’est-il passé quelque chose de particulier, il y a 4 ans ?
− Oui, j’ai échoué au concours de médecine. Vous avez de la chance, vous !

Propulsée 4 ans en arrière, je me revis en 1ère année de médecine, assise à ses côtés. J’imaginais que si je parvenais à entrer en médecine, ce serait mon salut ! Que des médecins bienveillants me prendraient sous leur aile et me transmettraient leur savoir, et que je serais heureuse à vie.

− Vous savez, il y a plein d’autres chouettes métiers. Certains de mes collègues ont interrompu leurs études, tellement ce parcours est dur et ingrat.
− Facile à dire, lorsqu’on a réussi.

Un jour, je rencontrai une amie d’enfance. Nous avions été dans la même classe des années durant. Elle était devenue mannequin puis avait fait plusieurs tentatives de suicide. Nous avons échangé sur nos parcours de vie comme si de rien n’était, laissant de côté son statut de patiente et moi, d’étudiante en médecine.

Jeux de miroir et jeux des différences, jeux de proximité et de mise à distance, je me découvrais peu à peu à travers mes patients, leurs parcours, nos interactions et la fragilité de la vie.

 

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Billet #00 – La genèse

Billet #01 - Les quatre naissances d’Honorine Cosa

Billet #02 - La 1ère année de médecine : l’anatomie

Billet #03 - La 1ère année de médecine : dans l’amphithéâtre

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Billet #05 - Mon premier patient

Billet #06 - La déformation professionnelle

Billet #07 - L’externat ou mon premier stage hospitalier

Billet #08 - Séjour prématuré en maison de retraite

Billet #09 - L’externat ou la vie nocturne

Billet #10 - La Suède ou une société idéale

Billet #11 - Convalescence sur les flots

Billet #12 - Prendre soin

Billet #13 - Étudier la médecine en Suède

Billet #14 - À la recherche du système d’enseignement idéal

Billet #15 - La pharmacienne et les mots magiques

Billet #16 - La peur et ses remèdes

Billet #17 - Vrai faux départ pour l’Argentine

Billet #18 - L’Argentine ou la rencontre entre l’art et la médecine

Billet #19 - Mon quotidien à Buenos Aires

Billet #20 - Un peu de recul

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#12 Prendre soin

#12 Prendre soin

Ma présence à bord du bateau n’est pas passée inaperçue. La nouvelle a fait le tour de la résidence universitaire et du port en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ainsi, j’ai vu défiler bon nombre de curieux à travers les hublots. Un après-midi, j’ai reçu la visite d’un voisin mystérieux…

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- Bonjour, je suis le propriétaire du bateau d’à côté. May, l’Australienne n’est pas là ?
- Non, elle est en Australie pour quelques temps.
- Je vois. Vous êtes de la famille ?
- Non, je suis une amie.
- Alors il faut que je vous dise : ce bateau ne lui appartient pas ! Elle a profité de l’absence du propriétaire pour le retaper, il y a quelques mois. Et depuis, elle l’occupe…

EP 12 01

- Ah ?
- Au moins, vous êtes au courant. Bonne journée.
- Heu… Merci pour l’information, au revoir.
À moi-même :
- Cela expliquerait pourquoi elle m’a confiée son bateau ? Pour le surveiller à mon insu ? À supposer que ce soit vrai, j’espère que le vrai propriétaire ne va pas débarquer avec un fusil dans la nuit…
Malgré tout, j’ai décidé de rester à bord du navire en restant sur le qui-vive. J’ai invité des amis à déjeuner, à dîner. J’en ai hébergé d’autres, ce qui m’a rendue populaire. Un jour, j’ai eu la visite de proches de May, de jolis jeunes artistes en vadrouille.

EP 12 02

Peut-être les avait-elle mandatés pour venir me surveiller ? Je me suis demandé pourquoi elles ne leur avait pas confié le bateau. Etait-ce une mission trop risquée pour des amis ? Et si oui, quel était le risque, au juste ?
Quoiqu’il en soit, mon séjour s’est passé sans encombre et je suis retournée à la résidence universitaire en trainant la patte.
Les mois qui ont suivi, je suis restée en contact avec May et je lui ai rendu visite régulièrement, en restant à l’affût d’indices. Parfois, j’allais boire un thé à bord en évoquant des projets de traversée de la Manche. Parfois, j’allais piquer la rouille de la coque du bateau, une fois celui-ci en cale sèche, accompagnée de quelques amis.

C’était ma façon à moi de prendre soin du bateau sans préjuger de son histoire, de ses origines. J’occultais les doutes semés par le voisin d’en face et j’acceptais d’en prendre soin en fermant les yeux sur son passé, comme je l’aurais fait pour mes patients…

EP 12 03

 

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Billet #00 – La genèse

Billet #01 - Les quatre naissances d’Honorine Cosa

Billet #02 - La 1ère année de médecine : l’anatomie

Billet #03 - La 1ère année de médecine : dans l’amphithéâtre

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Billet #05 - Mon premier patient

Billet #06 - La déformation professionnelle

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Billet #10 - La Suède ou une société idéale

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Billet #16 - La peur et ses remèdes

Billet #17 - Vrai faux départ pour l’Argentine

Billet #18 - L’Argentine ou la rencontre entre l’art et la médecine

Billet #19 - Mon quotidien à Buenos Aires

Billet #20 - Un peu de recul

Billet #21 - La bascule

Billet #22 - Crise nationale, fin de la parenthèse

 

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#13 Étudier la médecine en Suède

#13 Étudier la médecine en Suède

Après une parenthèse sur le May boat, j’ai retrouvé ma chambre universitaire, mes colocataires et nos repas communs. Je me suis procuré un vélo pour arpenter la ville de long en large et en travers, et me rendre à l’université.

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L’enseignement de la médecine était dispensé en petits groupes, dans des locaux tout neufs et l’application des connaissances se faisait dans la foulée, au lit du patient. Si bien que les étudiants devenaient autonomes très rapidement. Ici, pas question de compenser d’une manière ou d’une autre le manque de personnel de l’hôpital : les étudiants étaient là pour apprendre.

EP13 1

Contrairement à nous, petits Français immatures qui sortions tout juste du baccalauréat, les étudiants suédois avaient été sélectionnés pour leur parcours atypique. Ils avaient eu une vie avant la médecine, si bien qu’ils étaient confiants et savaient pourquoi ils étaient là.

Ils avaient du pouvoir d’achat : ils s’offraient des cafés à la pause, des boissons alcoolisées haut de gamme et des sorties les weekend. Mais la plupart avaient emprunté pour financer leurs études et tôt ou tard, il faudrait rembourser.

Pour les étudiants étrangers et quelques Suédois volontaires, les cours étaient en anglais. Les autres Suédois, on ne les voyait jamais. Exception faite des week-ends où le calme olympien qui régnait dans la ville laissait soudainement place à l’orgie. Tout à coup, l’alcool coulait à flot, les filles timides allaient traquer les garçons et on retrouvait les étudiants les plus sérieux ivres morts dans les bouches de métro.

EP13 2

Pourtant, le lundi matin à l’université, il n’en restait aucune trace. Personne n’évoquait le weekend. Les étudiants étaient redevenus si sérieux, que je me demandais si je n’avais pas rêvé. Et puis le weekend suivant arrivait et le même scénario reprenait.

Un soir par semaine, je prenais des cours de Suédois. Bien qu’originaires de pays différents, les étudiants se rassemblaient à des endroits insoupçonnés : ils appartenaient à la gente masculine, avaient rencontré une jolie blonde un week-end, allaient bientôt devenir papa ; ils ne rentreraient pas de si tôt dans leur pays d’origine et semblaient s’y résigner.

D’autres soirs, j’allais danser le tango dans des milongas ou les danses traditionnelles suédoises à la maison du Folklore. Je traversais alors la ville à vélo et me laissais imprégner par ces paysages étranges de mer gelée et d’oiseaux qui patinaient de nuit. Le langage du corps à ce quelque chose d’universel qui compensait mon isolement linguistique.

Les jours passaient et je rêvais toujours autant de naviguer. Les clubs de voile étaient quasi inexistants et inaccessibles financièrement. Pour cause,les Suédois possédaient déjà tous un voilier. Mon ami Erik, quant à lui, rêvait de se trouver une copine. Alors dans notre pacte d’amitié, on se promit de s’entraider et on signa un contrat de rêves. De mon côté, je lui donnais des cours de séduction jusqu’à ce qu’il trouve une copine et lui m’offrit une après midi en dériveur pour mon anniversaire. On célébra nos succès au champagne.

Ainsi passa l’hiver avec ses nuits insondables, ses saunas réconfortants et ses lacs gelés, le printemps et ses voiliers sillonnant la ville, l’été et ses baignades sur les îles du centre ville...

EP13 3

À la fois charmée par la beauté d’une nature omniprésente, séduite par l’efficacité d’un système éducatif ultraperformant mais aussi frustrée par la violence des non-dits, la peur de la confrontation, les sourires sans fond, et l’inaccessibilité de ces magnifiques voiliers sillonnant la ville, je restais sur ma faim...

 

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Billet #00 – La genèse

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Billet #05 - Mon premier patient

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