[WEB-SÉRIE #5] SAMU 44 - Appels d'urgence : rapidité, fluidité et priorisations des cas avec le numérique #5
Le SAMU 44 à bien évolué au cours du temps : rapidité de transmission d'information, confort de prise d'appels des assistants régulateurs médicaux, dossier patient partagé entre les SAMU d'une même région...
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"On a équipé nos équipes de SMUR, donc 3, voire même 4 équipes de SMUR potentiellement équipées, ainsi qu’une société d’ambulances privée et 5 EHPAD du département. Nous avons deux technologies possibles. L’idée, c’est toujours un smartphone relié à Internet lui-même relié soit à une petite caméra IDS, soit à des lunettes connectées, et on s’est arrêté sur le choix d’une Google Glass qui a l’avantage d’être assez robuste, légère et discrète.
Alors, pourquoi ces deux matériels ? Pour permettre de garder les mains libres. Donc caméra et lunettes seront plutôt à visée soignants et professionnels de secours pour pouvoir continuer une prise en charge, éventuellement être guidé dans cette prise en charge par le médecin régulateur au bout du fil.
Pourquoi lunettes et caméra ? La caméra, pour faciliter l’adhésion de tous les professionnels à porter un dispositif de Visio. Et tout de même, la Google Glass qui permet d’avoir un retour vidéo dans le petit prisme, ici, ce qui permet d’avoir un regard rapide sur ce qu’on envoie au médecin régulateur, et éventuellement, lui-même pourra agir sur cette image et envoyer des informations au porteur de lunettes via ce prisme.
Parallèlement à ces sources de Visio, on peut envoyer à un smartphone. Dès lors qu’on a un smartphone sur un lieu d’intervention, donc plutôt à visée grand public cette fois-ci, le médecin régulateur peut envoyer un SMS avec un lien pour une visioconférence. Le médecin régulateur pourra regarder, à travers la caméra du smartphone, une situation.
Les cas d’usage de ces dispositifs de Visio sont encore à peaufiner. Il est certain, principalement pour le grand public, que l’apport du visuel d’une situation de traumatologie permet d’identifier une fracture, une luxation, en un coup d’œil, ce qui est parfois difficile à exprimer, et ce d’autant qu’on n’est pas forcément professionnel de santé quand on appelle le 15.
Outre les cas d’usage traumatologique, tout ce qui concerne la neurologie, principalement l’AVC, mais aussi les convulsions, les comas, la réalité ou non d’une convulsion, la réalité ou non d’un coma, la compréhension de la situation pourra être facilitée par la Visio.
Dans quelques semaines ou mois, on pourra aussi utiliser une visioconférence à plusieurs. Donc, on pourra imaginer qu’un requérant nous appelle pour son parent, par exemple, qui présente un tableau d’AVC. Le médecin régulateur pourra regarder cette personne, évaluer la gravité du tableau d’AVC et se mettre directement en lien avec le neurologue qui verra la même chose que lui, qui verra le tableau d’AVC, et décider ensuite avec cette Visio de pouvoir l’intégrer dans une filière spécifique de prise en charge de l’AVC.
D’une manière générale, pour l’instant, on a une utilisation large de la Visio et au fur et à mesure des mois, on pourra préciser un petit peu ces cas d’usage où la plus-value est la plus intéressante.
D’un point de vue de la sécurité des données, l’éditeur de la solution a évidemment des serveurs hébergeurs de données de santé agréés. Il faut savoir qu’on se sert uniquement de serveurs relais et de serveurs d’authentification, mais la Visio ne fait que transiter, elle n’est pas enregistrée sur ces serveurs. Et si le médecin régulateur veut capter une image instantanée, donc faire une photo du flux vidéo, ce sera enregistré localement au sein du SAMU et intégré ensuite au dossier de régulation médicale, mais en aucun cas enregistré sur ces serveurs. Donc aucune trace ne reste sur les serveurs.
Alors, des solutions de lunettes connectées, il y a beaucoup d’éditeurs qui peuvent proposer ça, mais avec toutes les fonctionnalités dont on a parlé, visioconférence à plusieurs, interaction sur l’image, il n’y a que cette société, qui à ma connaissance, et à sa connaissance aussi, propose ça.
Et cette société, pour nous c’est assez pratique en plus puisqu’elle est Rennaise. C’est la Société AMA qui en fait, est une branche d’UBISOFT."
Propos recueillis par Carole Ivaldi
- par Carole Ivaldi & Guillaume Exer